Double assassinat de la rue Morgue
EAN13
9782367530116
Éditeur
Kinoscript
Date de publication
Collection
3raisons
Langue
français
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Double assassinat de la rue Morgue

Kinoscript

3raisons

Livre numérique

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Poe, malgré son indéniable succès, reste un mauvais élève de la littérature
universelle. Le daguerréotype de Hartshorn restera à jamais associé à son nom
: une figure de folie, le front proéminent, surplombant un regard
fantomatique. Une moustache masquant un rictus. Un foulard cravate clair,
contrastant avec l’obscurité du gilet. Les bras croisés. Dans l’attente du
photographe. Un visage de mort. Comme pour donner raison à Balzac qui croyait
que la photo enlevait de la vie, et à Baudelaire qui détestait cette
technologie de la modernité instantanée.

Le double assassinat de la rue Morgue est à lire, cette photo à la main. Non
que l’œuvre soit le fruit nécessaire d’une physionomie. Qu’il soit impossible
pour un auteur d’écrire autre chose que ce que son paraître produit. Mais
autrement, on passe à côté de cette nouvelle. Certains y verront la naissance
du roman policier. D’autres, la création du fantastique...

Il faut y voir avant tout le rejet du monde moderne : on trouve des corps sans
vie, démembrés, éparpillés ici et là. Sans motif apparent. Pour découvrir
finalement que c’est l’animal le coupable. Le singe. Comment ne pas donner
raison à Poe? Au XIXe siècle, la raison triomphe... et pourtant, la cruauté
est toujours aussi aiguisée, toujours aussi puissante, enracinée dans une
humanité qui ne cesse de se perfectionner dans le crime. Poe comme Baudelaire
qui le traduit sait l’entreprise humaine désolante de présomption et
d’hypocrisie.

Retrouver la bête qui dort en soi, l’accepter, sans remords. Prendre acte de
la tragédie de l’existence, préfigurant le grand “oui” à la vie de Nietzsche
quelques années plus tard sur un autre continent. Et laisser la science à son
triste sort : celui de remplacer la foi. Dupin n’est pas dupe. On l’a bien
longtemps considéré comme l’archétype du détective rationaliste. Il sent.
Devine. Bref, tout à l’intuition. Le gut feeling des Américains.

La présente édition reprend celle des Frères Lévy en 1869, avec une traduction
de Charles Baudelaire.
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