- EAN13
- 9782384542147
- Éditeur
- Publishroom
- Date de publication
- 07/06/2022
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
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-
Papier - Publishroom 16,00
Le tout jeune professeur – il n’a pas vingt ans – est appelé comme tant
d’autres.
Né à Ascain, bachelier à 15 ans, Joseph avait envie de voir, d’apprendre
encore, de vivre. S’offre à lui la plus sotte, la plus bestiale des aventures
: la guerre.
Il était singulier : basque, érudit déjà, croyant, fantasque, affectueux.
Il devient un matricule, on l’uniforme. On lui dit « va », il va, « creuse »,
il creuse. Marche, veille.
Il n’est pas dans le combat. Pas de haine, ni d’enthousiasme. La guerre c’est
son devoir. Ceux de son sang savent l’effort et le don de soi.
Il sert.
Il observe tout : ses camarades, l’ennemi, lui-même, les civils rencontrés,
les maisons, les champs, les arbres.
Et il écrit, souvent, très souvent, presque tous les jours, à sa sœur restée
au pays, à Ascain.
Il sait écrire. L’émotion, l’état d’âme, la colère parfois, la fatigue. Avec
pudeur, avec tendresse pour Maria Dominica et les parents qu’il faut ménager.
La censure veille. On ne peut pas tout dire.
Alors il y a la langue basque. La phrase de connivence s’intercale soudain
dans le texte insipide et c’est comme le clin d’œil du joueur de muss qui dit
tout à qui sait le comprendre.
Le 16 juin au matin, la balle allemande entre par une oreille et sort par
l’autre. Il tombe. Un soupir.
Parenthèse fermée.
Point final.
20 ans.
d’autres.
Né à Ascain, bachelier à 15 ans, Joseph avait envie de voir, d’apprendre
encore, de vivre. S’offre à lui la plus sotte, la plus bestiale des aventures
: la guerre.
Il était singulier : basque, érudit déjà, croyant, fantasque, affectueux.
Il devient un matricule, on l’uniforme. On lui dit « va », il va, « creuse »,
il creuse. Marche, veille.
Il n’est pas dans le combat. Pas de haine, ni d’enthousiasme. La guerre c’est
son devoir. Ceux de son sang savent l’effort et le don de soi.
Il sert.
Il observe tout : ses camarades, l’ennemi, lui-même, les civils rencontrés,
les maisons, les champs, les arbres.
Et il écrit, souvent, très souvent, presque tous les jours, à sa sœur restée
au pays, à Ascain.
Il sait écrire. L’émotion, l’état d’âme, la colère parfois, la fatigue. Avec
pudeur, avec tendresse pour Maria Dominica et les parents qu’il faut ménager.
La censure veille. On ne peut pas tout dire.
Alors il y a la langue basque. La phrase de connivence s’intercale soudain
dans le texte insipide et c’est comme le clin d’œil du joueur de muss qui dit
tout à qui sait le comprendre.
Le 16 juin au matin, la balle allemande entre par une oreille et sort par
l’autre. Il tombe. Un soupir.
Parenthèse fermée.
Point final.
20 ans.
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