Tapis rouge et lutte des classes, Une autre histoire du festival de Cannes
EAN13
9782708255241
Éditeur
Éditions de l'Atelier
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français
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Tapis rouge et lutte des classes

Une autre histoire du festival de Cannes

Éditions de l'Atelier

Livre numérique

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Le festival de Cannes, le tapis rouge, son défilé de stars et le crépitement
des flashs... Qui pourrait se douter que derrière la clinquante vitrine de la
manifestation la plus prestigieuse du septième art se cache une tout autre
histoire ?

Pour la comprendre, il faut remonter le temps jusqu’à l’origine même du
festival. Initialement prévue en étroite collaboration avec les États-Unis en
1939 pour concurrencer la Mostra de Venise de l’Italie fasciste, mais annulée
à cause du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, sa première édition
eut véritablement lieu en 1946 au lendemain du conflit. Le souffle et les
espoirs de la Libération se ressentent jusque dans le palmarès où figure en
haute place La Bataille du rail de René Clément, hymne à la Résistance
cheminote produit par une coopérative ouvrière fondée par la CGT.

Malgré le succès de cette première édition, la deuxième en 1947 fut longtemps
menacée par le refus de l’État de financer l’organisation du festival dans un
pays souffrant encore des pénuries et du rationnement. Les producteurs
américains se montraient cette fois-ci très réservés. Il aura fallu toute
l’énergie du maire de Cannes, le docteur Picaud, de ses habitants et des
syndicats pour que la manifestation puisse voir le jour. C’est alors toute une
ville qui se mobilise pour remettre bénévolement en état les plages, les
boulevards et les jardins. Plus impressionnante encore fut la construction du
Palais de la Croisette, nécessaire pour accueillir les projections. Pendant
quatre mois seulement, des ouvrières et ouvriers, dont une large partie est
syndiquée à la CGT, sont présents jour et nuit sur le chantier pour tenir les
délais dans des conditions souvent précaires. À Paris, cet effort est relayé
et prolongé par l’infatigable député communiste de Nice, Virgile Barel. Sans
ce volontarisme et cette énergie, Cannes aurait pu perdre définitivement ce
qui deviendra l’événement cinématographique le plus attendu de l’année...

Dans cette histoire populaire et syndicale du festival de Cannes, l’historien
Tangui Perron montre que la bataille pour l’existence d’un cinéma français et
la pérennisation de la diversité culturelle commence par la construction d’un
palais, suivie d’une importante manifestation de rue à Paris, en janvier 1948.
Les lois d’aides, qui expliquent pour partie la vivacité du cinéma hexagonal
et de belles et nombreuses coproductions, y trouvent leurs sources. Ce livre
met ainsi en lumière le lien étroit et méconnu qui unit le cinéma et le
mouvement ouvrier.
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