- EAN13
- 9782748905564
- Éditeur
- Agone
- Date de publication
- 03/04/2024
- Collection
- Contre-feux
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Du taudis au airbnb
Petite histoire des luttes urbaines à Marseille (2018-2023)
Victor Collet
Agone
Contre-feux
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782748905564
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La conversion du taudis au Airbnb n’est pas l’unique facteur dans la crise du
mal-logement qui s’accélère à Marseille. Elle n’est pas la plus déterminante
ou la seule raison de l’implantation forcenée de la plateforme non plus. Mais
la crise des effondrements et du confinement conjuguées ont offert un terreau
particulièrement fertile à une plateforme qui affectionne tant les crises et
qui accélère voire démultiplie en retour le mal-logement qui en facilitait
l’essor. Boucle vertueuse et spéculatrice pour les uns, boucle maligne et
infernale pour les habitants. L’explosion du juteux marché du « meublé » et
cette reconversion de l’insalubrité marseillaise lui donnent en tout cas une
saveur toute particulière : amère et franchement sordide.
Novembre 2018, Marseille, rue d’Aubagne. Deux immeubles s’effondrent sur leurs
habitants : huit morts, une ville traumatisée, une mairie qui fuit toute
responsabilité. Triple effondrements : physique, moral, politique. Pourtant,
la catastrophe était prévisible, presque annoncée, tant la gestion
urbanistique de la deuxième ville de France dysfonctionne depuis trop
longtemps.
Connue pour ses marchands de sommeil, qui exploitent sans vergogne le besoin
de logement des plus précaires en louant à des prix exorbitants des bâtiments
indignes, Marseille est désormais en proie à une frénésie de la rénovation.
Détruire puis reconstruire pour rendre la métropole enfin attractive et
rentable : l’occasion est trop belle de déplacer les populations pauvres et
issues de l’immigration du centre-ville, au gré des mises en péril, plus ou
moins légitimes. Gentrification, touristification, soutenue par l’explosion
d’Airbnb et l’absence de réglementation de la plateforme. Mais tout cela ne se
fait pas sans une certaine résistance populaire. Les luttes pour l’accès à un
logement digne préexistent à l’effondrement mais changent de dynamique avec le
tourisme et l’installation massive de néo-marseillais, qui participent à
l’explosion immobilière.
Né en 1982, Victor Collet a vécu, mené ses recherches et milité dix ans à
Nanterre, des luttes de quartier à la défense des étrangers et auprès des
habitants des bidonvilles d’aujourd’hui.
mal-logement qui s’accélère à Marseille. Elle n’est pas la plus déterminante
ou la seule raison de l’implantation forcenée de la plateforme non plus. Mais
la crise des effondrements et du confinement conjuguées ont offert un terreau
particulièrement fertile à une plateforme qui affectionne tant les crises et
qui accélère voire démultiplie en retour le mal-logement qui en facilitait
l’essor. Boucle vertueuse et spéculatrice pour les uns, boucle maligne et
infernale pour les habitants. L’explosion du juteux marché du « meublé » et
cette reconversion de l’insalubrité marseillaise lui donnent en tout cas une
saveur toute particulière : amère et franchement sordide.
Novembre 2018, Marseille, rue d’Aubagne. Deux immeubles s’effondrent sur leurs
habitants : huit morts, une ville traumatisée, une mairie qui fuit toute
responsabilité. Triple effondrements : physique, moral, politique. Pourtant,
la catastrophe était prévisible, presque annoncée, tant la gestion
urbanistique de la deuxième ville de France dysfonctionne depuis trop
longtemps.
Connue pour ses marchands de sommeil, qui exploitent sans vergogne le besoin
de logement des plus précaires en louant à des prix exorbitants des bâtiments
indignes, Marseille est désormais en proie à une frénésie de la rénovation.
Détruire puis reconstruire pour rendre la métropole enfin attractive et
rentable : l’occasion est trop belle de déplacer les populations pauvres et
issues de l’immigration du centre-ville, au gré des mises en péril, plus ou
moins légitimes. Gentrification, touristification, soutenue par l’explosion
d’Airbnb et l’absence de réglementation de la plateforme. Mais tout cela ne se
fait pas sans une certaine résistance populaire. Les luttes pour l’accès à un
logement digne préexistent à l’effondrement mais changent de dynamique avec le
tourisme et l’installation massive de néo-marseillais, qui participent à
l’explosion immobilière.
Né en 1982, Victor Collet a vécu, mené ses recherches et milité dix ans à
Nanterre, des luttes de quartier à la défense des étrangers et auprès des
habitants des bidonvilles d’aujourd’hui.
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