Lettres persanes, Roman épistolaire et philosophique
EAN13
9782759902415
Éditeur
UPblisher
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Lettres persanes

Roman épistolaire et philosophique

UPblisher

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782759902415
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    2.99

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Sous couvert d’une œuvre plaisante, apparemment frivole, Montesquieu ose la
satire et dénonce !

Les Lettres persanes sont une fantaisie littéraire et philosophique, écrite
sous forme épistolaire, par Montesquieu. Publiées anonymement en 1721, elles
connaissent un succès étourdissant, jamais démenti, qui ouvre à leur auteur
les portes de l’Académie Française en 1727.
Dans le goût de son temps, l’histoire met en scène deux Persans mahométans,
Rica et Usbek, qui visitent l’Europe, s’écrivent, et écrivent à leurs amis
restés en Perse. Les Lettres s’échelonnent de février 1711 au commencement de
1720. Arrivés à Paris au terme du règne interminable, surtout vers la fin, du
Roi Soleil, ils la quittent dans l’effervescence crapuleuse des premiers temps
de la Régence.

Éblouis, surpris, ébahis, atterrés, ils ne cessent d’échanger entre eux et
avec leurs amis sur cette vie occidentale qu’ils découvrent avec la curiosité
avide du voyageur éclairé. Chaque étonnement, chaque commentaire donne vie à
un tableau de mœurs sans équivalent, mais aussi à une critique virulente des
institutions politiques et religieuses. Avec prudence, Montesquieu commence
par se moquer des travers de ses contemporains ; puis, il s’interroge, usant
du même ton faussement ingénu, sur la monarchie française, la justice ou le
Pape ; enfin, il polémique sur des sujets historiques et sociologiques comme
la démographie ou les faits économiques.

C’est là toute la force des Lettres persanes. Sous couvert d’une œuvre
plaisante, apparemment frivole, Montesquieu ose ! Il ose la satire de mœurs
qui n’est pas sans rappeler La Bruyère ; il ose la contestation radicale des
dogmes qui annonce Voltaire. Il ose dénoncer les institutions comme
responsables de la corruption sociale, thèse plus tard développée par
Rousseau.
Eh oui, dans ce petit livre plein de malice, il y a beaucoup de finesse, de
science et de réflexion. Et il y a aussi deux Persans, plongés dans un monde
qu’ils ne comprennent pas toujours, et qu’un séjour prolongé en Europe va
rendre moins dociles à l’égard de leurs propres croyances et institutions.

Les Lettres persanes sont en pleine résonance avec l’actualité et, si
Montesquieu ne l’avait pas prévu, c’est une raison de plus de les lire !

EXTRAIT

Le roi de France est le plus puissant prince de l'Europe. Il n'a point de
mines d'or, comme le roi d'Espagne son voisin ; mais il a plus de richesses
que lui, parce qu'il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que
les mines. On lui a vu entreprendre ou soutenir de grandes guerres, n'ayant
d'autres fonds que des titres d'honneur à vendre ; et, par un prodige de
l'orgueil humain, ses troupes se trouvaient payées, ses places munies, et ses
flottes équipées.

D'ailleurs, ce roi est un grand magicien : il exerce son empire sur l'esprit
même de ses sujets ; il les fait penser comme il veut. S'il n'a qu'un million
d'écus dans son trésor, et qu'il en ait besoin de deux, il n'a qu'à leur
persuader qu'un écu en vaut deux ; et ils le croient. S'il a une guerre
difficile à soutenir, et qu'il n'ait point d'argent, il n'a qu'à leur mettre
dans la tête qu'un morceau de papier est de l'argent ; et ils en sont aussitôt
convaincus. Il va même jusqu'à leur faire croire qu'il les guérit de toutes
sortes de maux, en les touchant, tant est grande la force et la puissance
qu'il a sur les esprits.
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