L'armorial d'Auvergne Bourbonois et Forestz de Guillaume Revel
EAN13
9782848192956
Éditeur
Éditions Créer
Date de publication
Langue
français
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L'armorial d'Auvergne Bourbonois et Forestz de Guillaume Revel

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  • Aide EAN13 : 9782848192956
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Un armorial est un recueil d’armoiries. Celles-ci peuvent se définir comme des
emblèmes en couleurs, propres à un individu, à une famille ou à une
collectivité et soumis dans leur composition à des règles particulières qui
sont celles du blason. C’est l’existence de ces règles – au reste peu
nombreuses, moins complexes qu’on ne le croit généralement, et dont la
principale concerne l’emploi des couleurs – qui différencie le système
héraldique européen de tous les autres systèmes d’emblèmes, antérieurs ou
postérieurs.
L’apparition des armoiries en Occident dans la première moitié du XIIe siècle
est d’abord liée à une cause matérielle : l’évolution de l’équipement
militaire. Les transformations du casque et du haubert rendant le chevalier
méconnaissable à la bataille et au tournoi, celui-ci prend peu à peu
l’habitude de faire peindre sur la grande surface de son bouclier des figures
(animales, végétales, géométriques) aidant à le reconnaître au cœur de la
mêlée. On peut parler d’armoirie à partir du moment où un même chevalier fait
constamment usage, pendant une longue période de sa vie, des mêmes figures et
des mêmes couleurs, et où quelques principes de composition, simples mais
rigoureux, interviennent pour les mettre en forme. Toutefois cette cause
matérielle n’explique pas tout. L’apparition des armoiries se rattache plus
profondément au nouvel ordre social qui touche la société occidentale à
l’époque seigneuriale. Comme les noms patronymiques ou comme les attributs
vestimentaires, elle apporte des signes d’identité nouveaux à une société en
train de se réorganiser.
D’abord individuelles et réservées aux seuls combattants, les armoiries
deviennent progressivement héréditaires. Puis, dans le courant du XIIIe
siècle, leur emploi s’étend aux femmes, aux ecclésiastiques, aux habitants des
villes, aux artisans et même, dans certaines régions, aux paysans (Normandie,
Flandre, Angleterre méridionale, Suisse) ; enfin, un peu plus tard, aux
personnes morales : villes, corps de métiers, communautés religieuses,
institutions et administrations diverses. L’église, d’abord méfiante envers ce
système entièrement élaboré en dehors de son influence – comme le souligne
l’emploi, dès l’origine, de la langue vernaculaire pour décrire des armoiries
– s’y introduit pleinement à partir du milieu du XIIIe siècle. Dès lors, les
églises et les monuments ecclésiastiques deviennent de véritables “musées”
d’armoiries. On en trouve sur les sols, sur les murs, sur les verrières, sur
les plafonds, sur les objets et les vêtements du culte. L’art de la fin du
Moyen Age et celui de l’époque baroque leur accordent une place considérable.
L’apogée du port des armoiries en Europe occidentale se situe entre le XVe et
le XVIIe siècle. Sur le plan socio-juridique, il convient ici de corriger une
erreur fort répandue mais qui ne repose sur aucune réalité historique : la
limitation à la noblesse du droit aux armoiries. A aucun moment, dans aucun
pays, le port d’armoiries n’a été l’apanage d’une classe sociale. Chaque
individu, chaque famille, chaque groupe ou collectivité a toujours et partout
été libre d’adopter les armoiries de son choix et d’en faire l’usage privé
qu’il lui plaisait, à la seule condition de ne pas usurper celles d’autrui.
Toutefois, si tout le monde peut porter des armoiries, tout le monde n’en
porte pas. Leur usage va décroissant du haut en bas de l’échelle sociale, un
peu comme celui de la carte de visite aujourd’hui.
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