- EAN13
- 9782889304387
- Éditeur
- Alphil-Presses universitaires suisses
- Date de publication
- 16/03/2022
- Collection
- Publications de l’Association suisse pour l’histoire du Refuge huguenot
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Un huguenot de Marsillargues réfugié en Suisse
Lettres de Jean Farenge à sa famille, 1686-1689
Jean-Pierre Trouchaud, Marianne Carbonnier-Burkard
Alphil-Presses universitaires suisses
Publications de l’Association suisse pour l’histoire du Refuge huguenot
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782889304387
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Papier - Éditions Alphil 26,00
« Genève, 12 mars 1686
Ma très chère mie, Etan arivé en bonne santé au port desiré,... je n’ay pas
volu manqué de vous tirer de la pène où j’ai creut que vous estiez. Vous ne
sauriez croyre le chagrain que j’ay ut, lon de la route, mais ma consience
ettan chargée de ce malhereux manquement et voyant que mon ame bruler dedans
moy, je ne pouvois vivre ny mourir ; donc, pour rafraichir mon ame, je suis
venu chercher la pature de vie ; et Dieu, voyant mon bon santiment, m’a fait
la grace de venir au port désiré... »
C’est ainsi que commence la première de la trentaine de lettres cachées sous
le toit d’une maison de Marsillargues (Gard), découvertes par hasard trois
siècles plus tard, à l’occasion de travaux de restauration. Jean Farenge,
jeune teinturier protestant réfugié à Genève, s’adresse à sa femme, Madelaine,
restée à Marsillargues. Bouleversé par son abjuration en octobre 1685, au
moment de la grande dragonnade qui précéda la Révocation de l’édit de Nantes,
il explique le choix difficile de quitter son amour, sa famille, son pays. Il
ne regrette pas sa décision et décrit le bonheur de Genève, la liberté de
conscience, l’accueil fraternel des habitants. On le suit de lettre en lettre
pendant trois ans, à Lausanne, puis à Berne, enfin à Yverdon.
Ces lettres dévoilent des fragments de la vie du petit monde de Marsillargues
– famille, amis, Église – que la Révocation a fait éclater et que le Refuge
recompose plus ou moins. Elles font surtout entendre au vif les émotions, la
foi, la voix d’un réfugié huguenot ordinaire.
Ma très chère mie, Etan arivé en bonne santé au port desiré,... je n’ay pas
volu manqué de vous tirer de la pène où j’ai creut que vous estiez. Vous ne
sauriez croyre le chagrain que j’ay ut, lon de la route, mais ma consience
ettan chargée de ce malhereux manquement et voyant que mon ame bruler dedans
moy, je ne pouvois vivre ny mourir ; donc, pour rafraichir mon ame, je suis
venu chercher la pature de vie ; et Dieu, voyant mon bon santiment, m’a fait
la grace de venir au port désiré... »
C’est ainsi que commence la première de la trentaine de lettres cachées sous
le toit d’une maison de Marsillargues (Gard), découvertes par hasard trois
siècles plus tard, à l’occasion de travaux de restauration. Jean Farenge,
jeune teinturier protestant réfugié à Genève, s’adresse à sa femme, Madelaine,
restée à Marsillargues. Bouleversé par son abjuration en octobre 1685, au
moment de la grande dragonnade qui précéda la Révocation de l’édit de Nantes,
il explique le choix difficile de quitter son amour, sa famille, son pays. Il
ne regrette pas sa décision et décrit le bonheur de Genève, la liberté de
conscience, l’accueil fraternel des habitants. On le suit de lettre en lettre
pendant trois ans, à Lausanne, puis à Berne, enfin à Yverdon.
Ces lettres dévoilent des fragments de la vie du petit monde de Marsillargues
– famille, amis, Église – que la Révocation a fait éclater et que le Refuge
recompose plus ou moins. Elles font surtout entendre au vif les émotions, la
foi, la voix d’un réfugié huguenot ordinaire.
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