Parole de quidam
EAN13
9782953941906
Éditeur
JePublie
Date de publication
Langue
français
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Parole de quidam

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  • Aide EAN13 : 9782953941906
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En plein milieu de cet acharnement, à la première charge de CRS, je sentis mes
jambes trembler. Quelle violence ! Les gaz lacrymogènes se mirent à pleuvoir.
C'était pour moi le baptême du feu. Slogans, fumée, verre brisé, courses
poursuites, matraquages, les Parisiens semblaient renouer avec la tradition
des émeutes. Moi qui étudiais justement "L'éducation sentimentale" et 1848, je
me retrouvais en pleine effervescence sociale. Daniel m'entraîna à l'abri.
Réfugiée dans un café tout proche, en discutant avec les étudiants retranchés
là, j'appris ce qui avait amené ces incidents : la fermeture de l'Université
de Nanterre et la montée des "Enragés" sur Paris en signe de protestation, les
affrontements entre gauchistes et le groupe d'extrême droite "Occident" à la
Sorbonne d'où l'évacuation de la faculté par les forces de l'ordre, et huit
étudiants de Nanterre cités à comparaître devant le Conseil d'université. Je
savais que l'ambiance dans les facs parisiennes était explosive mais je ne
m'attendais pas à me trouver là au moment où ça péterait. Ce 3 mai, le nombre
des étudiants présents dans les affrontements monta jusqu'à deux ou trois
mille et ces combats furent les premiers au quartier Latin d'une longue série
qui dura jusqu'à environ mi-juin. 527 étudiants furent interpelés, 27 gardés à
vue dont Cohn-Bendit et Sauvageot, appelés à comparaître devant le tribunal
des flagrants délits. Ces arrestations mirent le feu aux poudres et dès le
lendemain les étudiants réclamaient dans la rue la libération de leurs
camarades et l'amnistie générale. Bien entendu Daniel et moi, nous y étions.
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