Cahiers Maria Szymanowska N°1. Les Talents au Féminin
EAN13
9782957765218
Éditeur
Société Maria Szymanowska
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Cahiers Maria Szymanowska N°1. Les Talents au Féminin

Société Maria Szymanowska

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782957765218
    • Fichier PDF, avec DRM Adobe
      Impression

      33 pages

      Copier/Coller

      Impossible

      Partage

      6 appareils

      Lecture audio

      Impossible

    13.99
Étrange paradoxe qui consiste à aduler une artiste de son vivant et à
s’empresser de l’oublier dès sa disparition. Le destin de la compositrice et
concertiste virtuose polonaise Maria Szymanowska (1789-1831) est emblématique
de ce phénomène d’effacement historique et mémoriel qui affecte la plupart des
femmes créatrices. Cherchons bien en effet ! Quels noms d’artistes femmes nous
viennent spontanément à l’esprit… ? Constat qui renvoie à la piètre place
réservée aux femmes dans l’histoire des arts et à leur quasi-absence de nos
héritages symboliques. Certes, comme le souligne la mezzo-soprano Élisabeth
Zapolska, fondatrice de la Société Maria Szymanowska, « on s’intéresse enfin à
l’absence des femmes pendant des milliers d’années dans des domaines où leur
potentiel intellectuel et leurs talents artistiques auraient pu être
exploités, et à leur existence handicapée par une civilisation patriarcale
dans laquelle, du reste, nous vivons encore… ». Comment les femmes artistes
des XVIIIe et XIXe siècles regarderaient-elles celles d’aujourd’hui ?
Satisfaites sans doute des progrès accomplis, déçues aussi par la persistance
des préjugés qui, toujours, conduit à mesurer ces talents à l’aune d’un
éternel féminin archétypal et réducteur.
La question du genre est effectivement devenue centrale dans nos débats
sociétaux. Mais si nous avons assez de modernité culturelle et démocratique
pour affirmer l’indifférenciation des sexes en matière d’aptitudes
artistiques, il n’en demeure pas moins que pour lire, voir ou entendre à leur
juste valeur les œuvres des femmes du passé, et souvent encore celles du
présent, il faut insister sur la féminité des artistes et surexposer en ce
sens les talents au féminin. Faute en quelque sorte de pouvoir réécrire
l’histoire, sinon infléchir celle du présent dans tous les champs pratiques,
politiques et symboliques de la vie sociale… Nouveau paradoxe !
« Toute l’œuvre de Maria Szymanowska, écrivait encore Elżbieta Zapolska, est
pour moi une chose fantastique, parce qu’elle est comme un cycle sans fin de
miniatures qui exigent des interprètes une approche de recherche et de
créativité, comme si la créatrice avait compté sur le fait que son expression
serait complétée ». Elżbieta admirait le travail et la personnalité de Maria,
et si cette dernière avait été notre contemporaine, nul doute qu’elle aurait
admiré Ela. De ce jeu de miroirs sont nés les Cahiers Maria Szymanowska, où se
reflètent aussi d’autres aspirations féminines, d’autres destins, d’autres
combats, d’autres rêves.
S'identifier pour envoyer des commentaires.