Les Indes noires
EAN13
9789999997355
Éditeur
NumiLog
Langue
français
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Les Indes noires

NumiLog

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Voilà ce qui s'était passé dix ans auparavant ; mais, malgré le désir que
venait d'exprimer l'overman de le revoir quelque jour, James Starr n'avait
plus entendu parler de lui.

Et c'était après dix ans de séparation, que lui arrivait cette lettre de Simon
Ford, qui le conviait à reprendre sans délai le chemin des anciennes
houillères d'Aberfoyle.

Une communication de nature à l'intéresser, qu'était-ce donc ? La fosse
Dochart, le puits Yarow ! Quels souvenirs du passé ces noms rappelaient à son
esprit ! Oui ! c'était le bon temps, celui du travail, de la lutte –, le
meilleur temps de sa vie d'ingénieur !

James Starr relisait la lettre. Il la retournait dans tous les sens. Il
regrettait, en vérité, qu'une ligne de plus n'eût pas été ajoutée par Simon
Ford. Il lui en voulait d'avoir été si laconique.

Était-il donc possible que le vieil overman eût découvert quelque nouveau
filon à exploiter ? Non !

James Starr se rappelait avec quel soin minutieux les houillères d'Aberfoyle
avaient été explorées avant la cessation définitive des travaux. Il avait lui-
même procédé aux derniers sondages, sans trouver aucun nouveau gisement dans
ce sol ruiné par une exploitation poussée à l'excès. On avait même tenté de
reprendre le terrain houiller sous les couches qui lui sont ordinairement
inférieures, telles que le grés rouge dévonien, mais sans résultat. James
Starr avait donc abandonné la mine avec l'absolue conviction qu'elle ne
possédait plus un morceau de combustible.

« Non, se répétait-il, non ! Comment admettre que ce qui aurait échappé à mes
recherches se serait révélé à celles de Simon Ford ? Pourtant, le vieil
overman doit bien savoir qu'une seule chose au monde peut m'intéresser, et
cette invitation, que je dois tenir secrète, de me rendre à la fosse Dochart
!... »

James Starr en revenait toujours là.

D'autre part, l'ingénieur connaissait Simon Ford pour un habile mineur,
particulièrement doué de l'instinct du métier. Il ne l'avait pas revu depuis
l'époque où les exploitations d'Aberfoyle avaient été abandonnées. Il ignorait
même ce qu'était devenu le vieil overman. Il n'aurait pu dire à quoi il
s'occupait, ni même où il demeurait, avec sa femme et son fils. Tout ce qu'il
savait, c'est que rendez-vous lui était donné au puits Yarow, et qu'Harry, le
fils de Simon Ford, l'attendrait à la gare de Callander pendant toute la
journée du lendemain. Il s'agissait donc évidemment de visiter la fosse
Dochart.

« J'irai, j'irai ! » dit James Starr, qui sentait sa surexcitation s'accroître
à mesure que s'avançait l'heure.

C'est qu'il appartenait, ce digne ingénieur, à cette catégorie de gens
passionnés, dont le cerveau est toujours en ébullition, comme une bouilloire
placée sur une flamme ardente. Il est de ces bouilloires dans lesquelles les
idées cuisent à gros bouillons, d'autres où elles mijotent paisiblement. Or,
ce jour-là, les idées de James Starr bouillaient à plein feu.

Mais, alors, un incident très inattendu se produisit. Ce fut la goutte d'eau
froide, qui allait momentanément condenser toutes les vapeurs de ce cerveau.
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