• Conseillé par
    4 novembre 2024

    Histoire d'une rebéllion en milieu rural avec l'arrivéée d'une enfant

    Sandrine Collette propose un conte où la nature, végétale et animale, occupe le monde comme des êtres d’émotions et de réflexions. Son univers imaginaire, pourtant éloigné du nôtre, porte la même désespérante et la même soumission. Alors, on se prend à guetter l’arrivée d’une autre Madelaine, plus sauvage moins éduquée que d’autres, pour faire bouger les lignes mêmes de façons infimes.
    Chronique illustrée ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2024/11/04/les-guerriers-de-lhiver-rl2024/


  • Conseillé par
    21 octobre 2024

    colère

    Il fait froid dans ce roman : les semences gèlent, le printemps n’est qu’un leurre et les pluies d’été ravagent tout. Les récoltes sont pauvres, les paysans aussi.

    Le récit se déroule dans un village loin de tout, cerné par la rivière Basilic et la montagne de l’autre côté.

    Une aube Madeleine est retrouvé par Rose, la vieille rebouteuse du village, et confiée à Ambre qui ne peut avoir d’enfant alors que sa jumelle, Aelis, a 4 fils.

    C’est Bran qui est le narrateur la première moitié du roman. Une jolie surprise, Bran.

    J’ai eu de la peine pour ces paysans résignés aux catastrophes ancrées dans leurs corps depuis des générations.

    J’ai aimé Germain, le fils aîné, qui laboure coûte que coûte. Jeune, il croit encore à un avenir possible sur les terres du Seigneur Ambroisie.

    C’est sans compter sur Ambroisie-le-Fils qui ravage tout et cherche des femmes à violenter.

    Il y a tout de même du bleu dans ce roman, celui des moments de bonheur, celui du ciel clément.

    Un roman à l’atmosphère étouffante, comme la colère étouffée de Madelaine.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du moindre grain de blé, de son ou d’avoine retrouvé au fond des granges et qui n’a pas été mangé, pour être semé.


  • Conseillé par (Libraire)
    19 octobre 2024

    Coup de cœur de la chouette

    Madelaine bouscule et questionne le monde; elle s'oppose à l'oppression et à la fatalité avec force et rage malgré son jeune âge. Un roman sombre et puissant; un style vibrant et toujours aussi inimitable.


  • Conseillé par (Libraire)
    23 août 2024

    Ambre et Aelis sont jumelles, elles ont toujours connu ce pays austère où les paysans survivent sous le joug du baron local. Lorsqu'une fillette sauvage et à moitié morte de faim arrive dans le hameau, la vieille herboriste la confie aux jumelles et à leurs maris.
    Madelaine sera la fille qu'elles n'ont pas eue, à moins qu'elle ne soit leur perte...
    Sandrine Collette décrit une terre aussi rude que les gens qui l'habitent dans un style viscéral, magistral !


  • Conseillé par
    30 juillet 2024

    Commérages et solidarité

    Les Montées est un hameau isolé où les habitants travaillent péniblement la terre des maîtres. La famille de Rose, l’Ancienne et mémoire du village, adopte la jeune sauvageonne Madelaine venue des bois.
    L’auteur plante un décor lugubre et désespérant : le fleuve Basilic, les chevaux, les chiens qui aboient, des hommes et des femmes soudés mais épuisés, subissant l’isolement, le gel, la sécheresse, les orages et la faim ; tels des gueux résignés malgré leur rancœur. « Ils ont choisi le silence pour être vivant ».
    Tous les personnages sont criants de vérité dans cet abîme qu’est leur existence. Seule Madelaine se rebelle contre leurs habitudes ; fière et explosive, habile et résistante, elle grandit comme une anomalie parmi eux.
    Sandrine Collette excelle à confronter l’homme à la nature et bousculer les relations humaines. Son écriture est magnifique et nous offre une conclusion véritablement aboutie.
    L’image du cheval, chère à son cœur, ouvre et clôt son récit.
    « Juste s’entendre, se deviner, et ces mots toujours qui ne se disent pas même si moi je les sens courir dans mon dos et frissonner sur mes lèvres… »
    « Il y a des univers qui sont incapables de bouger »
    « La douleur d’Ambre se taie, tapie à l’intérieur ; les chairs stériles se cachent pour pleurer »

    « Quand un enfant naît qui ressemble au Fils, la famille ferme sa bouche et tue le nourrisson la nuit d’après. »