La poupée qui fait oui

Agnès de Clairville raconte l'histoire d'Arielle et par un jeu de miroirs, celui de sa mère, Inès. Arielle a 16 ans, et semble vouloir s'affranchir du cocon familial. Pensionnaire dans une école d'ingénieurs, elle découvre la vie estudiantine, les fêtes, les premiers émois amoureux. Sa rencontre avec Eric, de six ans son aîné, va bouleverser sa vie.
L'auteur raconte bien cet âge complexe, un âge si délicat et si paradoxal. Arielle est à la fois forte et vulnérable. Elle se laisse porter par ce premier amour, l'emprise de ce garçon, Eric est insidieuse et néfaste. L'engrenage est du même acabit, progressivement Arielle se laisse littéralement happer par cet homme, jusqu'à s'oublier elle-même. Et par un terrible effet de miroir, il y a l'histoire de sa mère qui elle aussi a subi les affres de l'emprise.
En racontant ces parcours de vies brisées, Agnès de Clairville met l'accent sur l'emprise, ici d'un homme sur une femme et son mécanisme destructeur. Elle met en lumière la complexité d'une telle relation, et ce glissement progressif et insidieux vers l'insoutenable. Un livre fort en ce qu'il dépeint avec justesse l'extrême solitude dans laquelle ces jeunes femmes se retrouvent...Saisissant.