La nuit des lucioles

Julia Glass

Editions des Deux Terres

  • Conseillé par
    21 avril 2015

    Retrouver Julia Glass...

    Julia Glass fait partie de ces auteurs que je retrouve toujours avec le même plaisir. La sortie d'un de ses romans en librairie, c'est l'assurance d'une très belle couverture ( félicitations aux éditions des 2 Terres) et la promesse d'une histoire dense où le destin des nombreux personnages va nous être raconté.

    Kit, la petite quarantaine, est en pleine dépression depuis la perte de son poste d'enseignant à l'université. Il fonctionne en pilote automatique, pâle reflet de ce qu'il a été et sa femme Sandra ne supporte plus la situation. Elle lui intime l'ordre de quitter la maison pour l'obliger à réagir, à regagner le monde des "vivants" et le lance dans la quête de son père biologique. Elle est persuadée que ce "graal" généalogique est la clé pour que son mari aille mieux. Kit part donc rejoindre Jasper, son beau-père, en espérant que celui-ci lui donne quelques indices pour démarrer sa recherche car sa mère Daphné refuse d'évoquer le sujet avec lui.

    Kit n'est pas Œdipe et les romans de Julia Glass n'ont pas l'intensité des drames antiques. Ce livre appartient plus à la catégorie des bons gros pavés que le lecteur ne quitte qu'à regret. Les personnages sont toujours justes, jamais manichéens et s'ils sont nombreux, l'auteur s'attache pourtant à leur donner à tous une vraie humanité.

    La naissance de Kit remonte à un été, dans le Vermont. Daphné participe à un stage d'été réservé à des musiciens très prometteurs.Ces condisciples, très jeunes comme elle, travaillent avec acharnement pour offrir au public d'un soir une prestation inoubliable. Julia Grass restitue admirablement ces moments de l'existence chargés d'intensité, où tout semble possible, où chaque journée brille d'un éclat particulier, ces moments où le mot "vivre" prend tout son sens. Daphné s'épanouit de plus en plus, son violoncelle devient son "frère siamois". Et elle croit avoir aussi trouvé son "alter ego" en Malachy, un flûtiste au charme caustique...