- EAN13
- 9782072847585
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 16/05/2019
- Collection
- Blanche
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
-
Papier - Gallimard 17,50
'Longtemps, Sacha et moi avions été inséparables. Nous nous étions choisis
pour grandir ensemble. C’était il y a quinze ans. De cette période, il ne me
reste plus que quelques visages aux contours flous : mes parents adoptifs, qui
s’occupaient si peu de moi ; Vadim, le père de Sacha, un colosse, un écrivain,
qui croyait être l’éminence grise d’une mairie communiste ; Olga, la mère de
Sacha, universitaire issue d’une famille de Russes blancs ; quelques amis, que
j’avais cessé de fréquenter. J’avais cherché à enfouir ces souvenirs pour
refaire ma vie, renaître ailleurs. J’habitais désormais avec Maïa et mon fils
Ilias. J’avais un métier que je ne comprenais pas, effectuant des tâches
dénuées de sens, sous les ordres de celui qu’on surnommait le Caporal. Je ne
parlais plus à personne. En quelque sorte, j’avais réussi à m’arracher à mon
passé et à faire de mes journées une surface lisse, sans événements et sans
émotion. Pourtant, ce matin-là, quand Maïa me tira de mon lit à l’aube et me
chassa sans que je sache de quel crime j’étais coupable, je sus que cette
journée ne serait pas comme les autres. Vadim, Olga et Sacha allaient revenir
dans ma vie, de la plus étrange des façons.'
pour grandir ensemble. C’était il y a quinze ans. De cette période, il ne me
reste plus que quelques visages aux contours flous : mes parents adoptifs, qui
s’occupaient si peu de moi ; Vadim, le père de Sacha, un colosse, un écrivain,
qui croyait être l’éminence grise d’une mairie communiste ; Olga, la mère de
Sacha, universitaire issue d’une famille de Russes blancs ; quelques amis, que
j’avais cessé de fréquenter. J’avais cherché à enfouir ces souvenirs pour
refaire ma vie, renaître ailleurs. J’habitais désormais avec Maïa et mon fils
Ilias. J’avais un métier que je ne comprenais pas, effectuant des tâches
dénuées de sens, sous les ordres de celui qu’on surnommait le Caporal. Je ne
parlais plus à personne. En quelque sorte, j’avais réussi à m’arracher à mon
passé et à faire de mes journées une surface lisse, sans événements et sans
émotion. Pourtant, ce matin-là, quand Maïa me tira de mon lit à l’aube et me
chassa sans que je sache de quel crime j’étais coupable, je sus que cette
journée ne serait pas comme les autres. Vadim, Olga et Sacha allaient revenir
dans ma vie, de la plus étrange des façons.'
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