- EAN13
- 9782130806035
- Éditeur
- PUF
- Date de publication
- 10/2002
- Collection
- Fondements de la politique
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Les fondements philosophiques de la tolérance. Tome 1
John Rogers, Franck Lessay, Yves Charles Zarka
Puf
Fondements de la politique
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782130806035
- Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
21.99
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La tolérance n'a sans doute jamais été aussi nécessaire qu'aujourd'hui,
c'est-à-dire dans un monde très différent de celui où son concept a été
inventé. Si la tolérance, comme concept positif, a en effet été pensée dans
ses fondements philosophiques à l'époque moderne, il importe de la repenser au
début du monde post-moderne dans lequel nous sommes entrés parce qu'elle est
probablement en mesure de nous fournir les règles de coexistence dont ont
besoin aujourd'hui les groupes, les communautés et les peuples. Au moment de
sa formation (XVIe-XVIIe siècles), le concept moderne de tolérance avait pour
objet de résoudre une question religieuse : comment rendre possible la
coexistence de plusieurs religions dans un même État ? Or ce concept a permis
de penser la coexistence religieuse, en déplaçant le centre de gravité de la
question du religieux au politique. La coexistence des religions est une
coexistence civile, ce qui suppose une séparation de l'Église et de l'État et
la reconnaissance de l'égale dignité des croyances. La question est désormais
de savoir si le concept de tolérance se limite au théologico-politique. Ne
peut-il permettre la construction d'un concept politique de la coexistence des
communautés, voire des peuples ? En analysant les nouveaux enjeux de la
tolérance aujourd'hui, nous verrons le problème de la coexistence se déplacer
à la fois à l'intérieur des États et dans les relations internationales. Le
principe de réciprocité qui est inhérent au concept de tolérance permet de
penser les conditions de la coexistence (identités, différences,
reconnaissance, frontières, égale dignité des histoires, justice relative,
etc.) dans un monde déchiré.
c'est-à-dire dans un monde très différent de celui où son concept a été
inventé. Si la tolérance, comme concept positif, a en effet été pensée dans
ses fondements philosophiques à l'époque moderne, il importe de la repenser au
début du monde post-moderne dans lequel nous sommes entrés parce qu'elle est
probablement en mesure de nous fournir les règles de coexistence dont ont
besoin aujourd'hui les groupes, les communautés et les peuples. Au moment de
sa formation (XVIe-XVIIe siècles), le concept moderne de tolérance avait pour
objet de résoudre une question religieuse : comment rendre possible la
coexistence de plusieurs religions dans un même État ? Or ce concept a permis
de penser la coexistence religieuse, en déplaçant le centre de gravité de la
question du religieux au politique. La coexistence des religions est une
coexistence civile, ce qui suppose une séparation de l'Église et de l'État et
la reconnaissance de l'égale dignité des croyances. La question est désormais
de savoir si le concept de tolérance se limite au théologico-politique. Ne
peut-il permettre la construction d'un concept politique de la coexistence des
communautés, voire des peuples ? En analysant les nouveaux enjeux de la
tolérance aujourd'hui, nous verrons le problème de la coexistence se déplacer
à la fois à l'intérieur des États et dans les relations internationales. Le
principe de réciprocité qui est inhérent au concept de tolérance permet de
penser les conditions de la coexistence (identités, différences,
reconnaissance, frontières, égale dignité des histoires, justice relative,
etc.) dans un monde déchiré.
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