La Guerre secrète en Suisse (1914-1918) - Tome 2, Espionnage, propagande et influence en pays neutre pendant la Grande Guerre
EAN13
9782342157147
Éditeur
Connaissances & Savoirs
Date de publication
Langue
français
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La Guerre secrète en Suisse (1914-1918) - Tome 2

Espionnage, propagande et influence en pays neutre pendant la Grande Guerre

Connaissances & Savoirs

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  • Aide EAN13 : 9782342157147
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Dans son « rapport sur le service actif 1914-1918 », que le général Wille
écrivit après la guerre, on note ce passage se rapportant à la guerre secrète
: « On constata bientôt que les cas d'espionnage militaire contre la Suisse
étaient rares. Les institutions militaires, dont la connaissance pouvait
présenter quelque intérêt pour l'étranger, étaient trop patentes chez nous ou
trop faciles à connaître pour qu'on eût besoin d'y entretenir un service de
renseignements spécialisé et compliqué. Par contre, le service d'espionnage
entre les Puissances belligérantes prit rapidement des proportions
gigantesques et menaçantes pour la neutralité et la sécurité de la Suisse ».
Pendant les hostilités en effet, les services de renseignements des différents
belligérants ont opéré dans le pays, agissant les uns contre les autres, ou
contre la nation hôte. Un auteur confirme que la Suisse « était la véritable
Terre Promise des différents services d'espionnage des pays belligérants. Tous
les portiers d'hôtel, les garçons de café, les chauffeurs, les grooms, tous
travaillaient pour le compte, soit des Alliés, soit des Puissances centrales
et, bien souvent, pour les deux à la fois ». Émile Thilo, greffier au Tribunal
fédéral, écrivit quant à lui en 1936 : « Pendant la guerre mondiale, la Suisse
a été la Terre Bénie des espions. Ils y pullulaient, et ce n'est certes pas la
peur de la Cour pénale fédérale, avec ses condamnations anodines, qui les
empêchait de travailler à plein rendement, de soudoyer des douaniers, des
agents de police et même des officiers, de contrôler consulats et légations,
de faire sauter des coffres-forts, d'acheter une usine entière pour en faire
une centrale d'espionnage, de monter une imprimerie clandestine pour la
fabrication de faux, de se livrer au rapt de personnes, d'administrer des
soporifiques ou d'appliquer un masque avec du chloroforme ». Or cet espionnage
- militaire, politique, diplomatique ou économique - a exposé la Confédération
à plusieurs dangers mortels. Il a notamment mis en cause sa neutralité, a
porté atteinte à sa capacité à se défendre ; il a enfin poussé des citoyens
suisses à la délation et quelques-uns, malheureusement, à la traîtrise.

*[XIXe]: 19e siècle
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