Madame et sa bonne
EAN13
9782362371196
Éditeur
Sabine Fournier
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Madame et sa bonne

Sabine Fournier

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782362371196
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    9.99
**CHAPITRE PREMIER**

**MADAME S'AMUSE TOUTE SEULE**

Les pneus de la Golf crissèrent sur le gravier. À la fenêtre, Marie-Ange De
Witt, le coeur un peu serré, esquissa de la main un dernier geste d'adieu ;
mais son mari, trop pressé, ne la vit pas. Au bout de l'allée, le portail se
referma automatiquement. Voilà, il était parti, elle allait, une fois de plus,
se retrouver seule pour de longues semaines. Avec un sourire las, elle rajusta
son peignoir. La maison lui parut subitement vide.

Les déplacements de Jean étaient de plus en plus fréquents depuis qu'il avait
obtenu ce poste de directeur commercial. A cause de ce travail, il devait
effectuer de longs voyages d'affaires à l'étranger. Cette fois, son absence
serait encore plus prolongée que pour ses précédents périples car il
s'agissait de monter une succursale en Afrique et Jean avait prévu qu'il ne
pourrait pas rentrer avant septembre. Or l'été commençait à peine... Pour la
première fois depuis qu'ils étaient mariés, elle allait donc le passer toute
seule dans cette immense et superbe villa qu'ils avaient fait construire
quelques années auparavant dans les Parcs de Saint-Tropez.

Elle gagna la salle de bains et retira son peignoir. Le miroir lui renvoya son
image. Elle éprouvait chaque fois la même moiteur quand elle se regardait
toute nue, rien n'avait pu la guérir de cette émotion. Il faut dire qu'à
trente-neuf ans, Marie-Ange avait gardé une silhouette presque parfaite, même
si, selon certains canons, on aurait pu trouver ses formes un peu trop
voluptueuses. Elle se rapprocha du miroir et souligna de l'index les deux
fines ridules en pattes-d'oie qui marquaient les coins de ses paupières. Elle
eut une moue coquette et alla se faire couler un bain.

Comme après chaque départ de son mari, elle se sentait un vide dans la
poitrine et les nerfs à fleur de peau. Ce matin, avant qu'il s'en aille, ils
avaient fait l'amour, debout, dans le couloir, près des valises. Jean était
habillé, il avait simplement ouvert son pantalon et elle, elle avait dénoué la
ceinture de son peignoir. Il l'avait prise en vitesse, adossée au mur, et elle
n'avait rien ressenti. Elle savait que l'esprit de son mari était occupé
ailleurs, il était déjà devant le tableau d'affichage de l'aéroport, le numéro
de son vol clignotait, la voix diaphane de l'hôtesse invitait les
retardataires à se rendre au plus tôt dans la salle d'embarquement. Non, elle
n'avait vraiment éprouvé aucun plaisir à ce coït d'homme pressé, de mâle
énervé, uniquement soucieux de se vider les couilles. Quand il avait lâché son
sperme, elle avait été plutôt soulagée que ce soit fini.

Mais à présent, l'excitation procurée par cette étreinte bâclée renaissait
dans sa chair ; son sexe la démangeait et son inassouvissement la rendait
irritable. Elle se dit que le bain l'apaiserait peut-être, mais il n'en fut
rien. Elle s'essuya, enroula ses cheveux dans une serviette et gagna la
chambre. Le soleil entrait à flots par la grande baie vitrée ; sa caresse
chaude la parcourut. La villa était entourée d'un immense parc, sans
vis-à-vis, cela lui permettait de se promener nue à son gré.

Elle se coucha et repoussa les draps des pieds pour offrir son corps aux
rayons. Presque aussitôt, sans même qu’elle l'eût décidée, ses mains
effleurèrent la chair élastique de ses lourds seins en poires. Une moite
tiédeur naquit entre ses cuisses, supplantant l'irritation locale que lui
avait procurée la fruste étreinte maritale. Une pensée furtive la traversa
alors. Maintenant que Jean n'était plus là, elle allait pouvoir se masturber
aussi souvent et aussi longtemps qu'elle le souhaiterait ; elle n'aurait plus
à guetter, le coeur battant, l'approche de son pas.

Elle avait tout son temps, aussi ne se pressait-elle pas. La peau de ses seins
était douce et chaude. Elle résista à l'envie d'en caresser trop vite les
pointes, il valait mieux doser son plaisir. Ses ongles taquinèrent les larges
aréoles brunes devenues grumeleuses. Au centre des taches sombres se tendaient
les tétines. Elles étaient anormalement allongées, un peu comme des extrémités
de pis de chèvre, mais très fines, et cette particularité anatomique lui
donnait parfois des complexes sur la plage, quand l'eau froide les faisait
durcir.

Mais en revanche, elles étaient terriblement sensibles, aussi ne
résista-t-elle pas longtemps au plaisir de les faire rouler entre ses doigts,
en les comprimant graduellement jusqu'à se faire un peu mal. Cela déclencha
une secousse voluptueuse dans sa chair et elle se mordit les lèvres pour ne
pas gémir, oubliant qu'elle était seule et qu'elle pouvait se laisser aller.
Mais cela faisait partie

[...]
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