- EAN13
- 9782600309721
- Éditeur
- Droz
- Date de publication
- 06/2008
- Collection
- Cahiers d'Humanisme et Renaissance
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Le Cynisme à la Renaissance : D'Erasme à Montaigne ; suivi de "Les Espitres de Diogenes" (1546)
Michèle Clément
Droz
Cahiers d'Humanisme et Renaissance
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782600309721
- Fichier EPUB, libre d'utilisation
- Fichier Mobipocket, libre d'utilisation
- Lecture en ligne, lecture en ligne
Mise en Forme
- Aucune information
Fonctionnalités
- Brèves descriptions alternatives
Normes et Réglementations
- Aucune information
45.99
Autre version disponible
-
Papier - Droz 65,66
Quiconque considère la résurgence du cynisme à la Renaissance pénètre un
domaine vaste, mais laissé en friche par les philosophes et délaissé des
littéraires. Quelques exemples suffisent à en évaluer l’étendue : reconnaître
Diogène dans le Christ et faire – subrepticement – du premier des Adages un
adage diogénique ; s’assimiler à Diogène roulant son tonneau pour illustrer la
fabrique du Tiers Livre ; attaquer saint Augustin pour son incapacité à
comprendre l’impudeur des cyniques ; souhaiter comme idéal pour l’homme de
n’être " serf de personne ". Voilà quatre positions où l’on aura reconnu
Erasme, Rabelais, Montaigne ainsi que La Boétie et qui persuadent que si le
cynisme est bien une philosophie de la Renaissance, il a aussi été un
formidable moyen de penser et de parler à neuf. Alors que le bien-dire envahit
l’espace public, le dire vrai des cyniques, incisif, est apte à façonner des
formes littéraires inédites et à procurer de nouveaux moyens critiques. Contre
ceux qui prémunissent la morale des discours bien-pensants, Diogène n
’affirmait-il pas, crânement, que l’exercice de la vertu n’est pas pour les
pisse-froid, qu’on peut être obscène et vertueux, violent et pédagogue, tout
en restant " joyeux entre mille " ?
domaine vaste, mais laissé en friche par les philosophes et délaissé des
littéraires. Quelques exemples suffisent à en évaluer l’étendue : reconnaître
Diogène dans le Christ et faire – subrepticement – du premier des Adages un
adage diogénique ; s’assimiler à Diogène roulant son tonneau pour illustrer la
fabrique du Tiers Livre ; attaquer saint Augustin pour son incapacité à
comprendre l’impudeur des cyniques ; souhaiter comme idéal pour l’homme de
n’être " serf de personne ". Voilà quatre positions où l’on aura reconnu
Erasme, Rabelais, Montaigne ainsi que La Boétie et qui persuadent que si le
cynisme est bien une philosophie de la Renaissance, il a aussi été un
formidable moyen de penser et de parler à neuf. Alors que le bien-dire envahit
l’espace public, le dire vrai des cyniques, incisif, est apte à façonner des
formes littéraires inédites et à procurer de nouveaux moyens critiques. Contre
ceux qui prémunissent la morale des discours bien-pensants, Diogène n
’affirmait-il pas, crânement, que l’exercice de la vertu n’est pas pour les
pisse-froid, qu’on peut être obscène et vertueux, violent et pédagogue, tout
en restant " joyeux entre mille " ?
S'identifier pour envoyer des commentaires.