Les Trips insulaires de Carline
EAN13
9782866888237
Éditeur
Dominique Leroy
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les Trips insulaires de Carline

Dominique Leroy

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782866888237
    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    4.49
Extrait
Le 10 juillet
11 heures 56 à l'horloge de la cuisinière électrique.
Carline prenait une douche pendant que je préparais du café. Le soleil allait cogner encore ce jour-là. Des images de la veille me sillonnaient le cerveau et une petite gueule de bois me travaillait.
J'étais dans le brouillard, je me sentais vidé. Je me demandais si je parviendrais à bander au cas où Carline se mettait à me raconter des scènes.
Je la vis sans trop tarder traverser le salon, à poil, coiffée d'une serviette vert pomme. Elle ne me regarda pas et partit vers la chambre. Le café était prêt. Je m'en servis un bol sans sucre en lorgnant par la fenêtre. À tout moment, je m'attendais à voir surgir Paul qui viendrait réclamer sa chaussette – et nous remercier, peut-être, de lui avoir offert un plan pareil.
Quand Carline réapparut, elle se dirigea vers moi :
— J'ai envie de me baigner, dit-elle.
Elle prit la cafetière et se remplit une tasse ornée d'un Marsupilami.
— À poil ?
— Pourquoi pas, je l'ai jamais fait.
— Mais tu m'as dit que...
— Ben oui, mais non, dit-elle en partant vers la fenêtre qui donnait sur la cour.
Elle portait un petit short blanc, ni moulant ni particulièrement sexy, et un tee-shirt mauve. Elle était pieds nus et avait ramené ses cheveux humides en chignon. Ils gouttaient sur ses épaules. Elle buvait son café en me tournant le dos.
— Et toi ? dit-elle.
— Je l'ai fait une seule fois.
Elle pivota pour me faire face :
— Quand ça ?
— Il y a une dizaine d'années, avec une fille avec qui je sortais.
— Elle avançait presque sur la pointe des pieds dans ma direction :
— Une fille comme moi ?
— Non.
— Raconte-moi comment c'était.
— Ben on s'est déshabillé et on a été se baigner.
— Comme ça ? Directement ?
— Oui, de mémoire on n'a pas attendu longtemps.
Elle stoppa à quarante centimètres de moi, sa tasse entre les mains sous son menton :
— C'était qui cette fille ?
— Je te dis, on sortait ensemble. Pas une relation durable.
— Donc, une fille comme moi.
— Non.
— Qu'est-ce qu'elle avait de différent de moi, alors ?
— Je ne sais pas, elle était différente, c'est tout.
— Elle ne montrait pas sa chatte au premier venu, par exemple ?
— Par exemple.
Elle termina et posa sa tasse sur la table à ses côtés :
— Elle ne se faisait pas prendre devant toi par des inconnus ?
— Non plus.
— Elle t'a proposé des trucs tordus ce jour-là sur cette plage ?
Les trucs tordus, je les avais déjà oubliés ceux-là.
— Elle a aimé se foutre à poil devant tout le monde, par exemple, dis-je.
— Oui, mais ça j'imagine que c'est normal quand on fait du nudisme.
Je me tournai un instant vers la fenêtre :
— On a aimé mater des corps nus derrière nos lunettes de soleil.
— Auxquels vous avez repensé le soir en baisant ?
Je lui rendis son rictus perpétuel :
— C'est possible.
Elle tendit la main pour toucher ma bite sous mon caleçon, mais elle ne trouva qu'un volume repu. Elle éloigna sa main et repartit vers la salle de bain en disant :
— On va arranger ça.
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