Plus charnelle sera l'étreinte
EAN13
9782866889012
Éditeur
Dominique Leroy
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Plus charnelle sera l'étreinte

Dominique Leroy

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782866889012
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    2.49
Extrait

La Confusion des genres
Qui de nous trois s'éveilla en premier ce matin là ? Quelle importance ? Je sais juste que mon regard se posa d'abord sur une courbe, avant tout autre chose.
Courbe de quoi ? Et de qui ?
Dans la pénombre, l'esquisse d'une fesse se dessinait. Levant un peu la tête, je vis la jambe qui la prolongeait. Je reprenais conscience de nos trois corps, serrés sur le lit. Immobile entrelacs de nos membres, nos formes, nos odeurs mêmes, emmêlés comme l'avaient été nos sueurs et nos râles cette nuit.
Je perçus la lente respiration des deux autres, dormant en sens inverse de moi. Leurs jambes et leurs bras formaient tout autour une bien impudique prison. Leur corps chaud pressait le mien à chaque souffle. Nos mains restaient vouées à l'ultime courbe étreinte la veille, une hanche, une épaule ou une fesse, ou les doigts mêlés à la toison d'un sexe.
Comme pour m'enfouir plus encore, je m'inclinais sur le ventre et m'aplatis lentement sur le lit. Presque aussitôt répondirent en chœur leurs imperceptibles ondulations, se lovant toujours plus près au cas où, folle idée, je voulus m'échapper !
Savourant chaque frôlement, je les sentais s'éveiller, s'étirer. Puis je perçus une main bouger à peine, errer d'une peau à l'autre, la mienne parfois.
Les yeux clos, je prenais un trouble plaisir à ne pas deviner trop vite qui était de part et d'autre de moi, priant pour que l'incertitude dure tant que nous cernerait l'ombre. Je préférais me laisser atteindre par leurs douceurs, toutes celles que leur approche me promettait.
Car si leurs premières caresses passaient volontiers par-dessus ma personne pour aller embellir le réveil de l'autre, je sentais bien que je devenais, au fil du temps, l'objet principal de leurs égards. De part et d'autre de moi, leurs membres, un à un, reprenaient vie ; leurs bouches aussi. Des lèvres entrouvertes se posaient le long d'une de mes jambes, pendant que l'autre se trouvait serrée contre une poitrine. Une main qui me caressait fut bientôt rejointe par les autres. Elles s'en prirent à moi, parfois là où je ne les attendais pas, mais aussi là où je les souhaitais, sans rien en dire. Il y eu maints moments où je doutais qu'elles ne fussent bien plus nombreuses à me visiter.
Tête posée sur le lit, je m'y perdais un peu et goûtais au délice de telles confusions. Car ces deux gardes de mon corps, progressivement, donnaient de toute leur personne pour faire varier leurs attentions. Leurs cuisses, leurs ventres, leurs bustes resserraient encore sur moi les murs de ma divine prison. Pressé ou effleuré de toute part, tout mon être passait de l'un à l'autre. Je me faisais lentement recouvrir de leur chair, exciter par leurs doigts, leurs langues, et même leurs dents parfois, quand survint l'idée que me mordiller pourrait rajouter à mon bonheur.
Mes petits gémissements commencèrent à chasser le silence. Des doigts fourragèrent alors mes cheveux. Mon visage fut pressé contre les draps, comme pour m'astreindre au silence. Tentative vouée à l'échec, face à l'intensité grandissante de leurs caresses, l'audace de leurs détours. Les doigts serrèrent un peu plus mes cheveux et soulevèrent ma tête qui fut délicatement déposée sur le haut d'une jambe, offerte pour me bâillonner de bien jolie manière.
Lentement, mes partenaires me modelaient, selon leur volonté. La bouche plaquée à sa cuisse, son sexe tout proche, je me laissais glisser pour que ma poitrine recouvrît petit à petit son ventre. Puis nos deux corps achevèrent l'indécente accolade lorsque mes jambes à leur tour en vinrent à enserrer sa bouche. Sa peau gagnée par la sueur coulissait sous moi tandis que ses bras se resserraient sur mon dos.
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