Double vie
EAN13
9791030417838
Éditeur
Éditions Allia
Date de publication
Collection
Moyenne collection
Langue
français
Langue d'origine
allemand
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Double vie

Éditions Allia

Moyenne collection

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En 1933, alors que d’autres poètes allemands prennent le chemin de l’exil,
Gottfried Benn prend position en faveur du national-socialisme. Il croit alors
y trouver un renouveau du peuple allemand et de sa civilisation. Il sera
évincé de la chambre de culture du Reich par les Nazis dès 1938. Son œuvre
protéiforme, aussi personnelle que politique, se place sous le signe de ce
sacrificium intellectus. Gottfried Benn se saisit de tous les instruments
possibles (autobiographie, théorie, littérature, poésie…) pour explorer
l’individu dans ses méandres et ses ambivalences. Ses recherches le mènent à
se pencher sur les origines du souffle poétique et littéraire, sur l’âme du
peuple allemand et sur sa propre biographie. Il revient sur son enfance, sa
vie de poète et de médecin militaire, le premier tirant son esthétique
littéraire des séances de dissection du second. Sans jamais verser dans la
contrition, il pose un regard honnête et intransigeant quant à la naïveté et à
l’échec de son prophétisme politique. Affirmant n’avoir jamais milité au sein
du parti, il met à jour la dualité entre action et pensée, la scission entre
vie et esprit qui caractérise son époque. Face à l’ambivalence propre aux
mots, leur faculté de bâtir comme de dissoudre, il reste convaincu par le
style et la création comme remèdes au rationalisme bourgeois. Humaniste à la
lucidité clinique, Benn met sa vie et son œuvre sur une table de dissection.
Dans cette tentative de se saisir sans fard, l’auteur comme le lecteur devront
affronter leur propre duplicité. Né le 2 mai 1886 à Mansfeld et mort le 7
juillet 1956 à Berlin, Gottfried Benn est considéré comme l’une des grandes
figures de l'expressionnisme allemand. Ce mouvement artistique protéiforme
(littérature, peinture, architecture, cinéma…) connaît son apogée au début du
XXe siècle, à la suite de la Grande Guerre. Dermatologue, poète, Gottfried
Benn fait l’expérience de la Première Guerre mondiale en tant que médecin
militaire sur le front belge. Ses écrits puisent leur originalité dans cette
double personnalité, entre froideur du vocabulaire scientifique et sensibilité
intuitive. Dans ces années marquées par l’horreur de la guerre, Gottfried Benn
se fait le contempteur du conformisme bourgeois ambiant. Cette négation des
valeurs de son temps le mène à se prononcer ouvertement en faveur du nazisme
en 1933, notamment en signant le Gelöbnis treuester Gefolgschaft (Serment de
fidélité ultime) et en choisissant de conserver son siège à l’Académie
prussienne des arts, alors que tous ses homologues poètes prennent la voie de
l’exil. Son œuvre, considérée comme l’une des plus importantes de langue
allemande, reste empreinte des ambiguïtés et des contradictions tragiques de
son époque.
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