- EAN13
- 9791090947221
- Éditeur
- Muller Editions
- Date de publication
- 28/02/2018
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Un nouveau regard sur Le Pen : le sien
« Mes grands-parents ne savaient pas lire mais surent donner une vie
décente à leurs enfants. Ma paysanne de mère était élégante et fière, mon
père, patron pêcheur taciturne, avait navigué pendant la Grande guerre, à
treize ans, mousse sur un cap-hornier, ces cathédrales de toile et de bois qui
affrontaient les quarantièmes rugissants. A la maison, il n’y avait pas l'eau
courante mais on aimait sa famille, son pays et Dieu – et la Bretagne aussi,
avec ses îles, ses navires. L’instituteur et le curé nous apprenaient à les
chanter ensemble. En somme, j’étais un petit Breton heureux dans la grande
France.
Puis vint la Seconde guerre mondiale. Le père est mort, la France était
blessée, des curés m’ont dégoûté de Dieu. C’est alors que j’ai découvert la
folie des hommes, Paris, l’université, l’Indochine, l’Assemblée nationale,
l’Algérie. J’eus une épouse et des filles. La vie s’offrait, tantôt
magnifique, tantôt désolante. Le petit Breton avait grandi, la France
rapetissé. Pour la relever, j’ai choisi le combat politique. »
« Mes grands-parents ne savaient pas lire mais surent donner une vie
décente à leurs enfants. Ma paysanne de mère était élégante et fière, mon
père, patron pêcheur taciturne, avait navigué pendant la Grande guerre, à
treize ans, mousse sur un cap-hornier, ces cathédrales de toile et de bois qui
affrontaient les quarantièmes rugissants. A la maison, il n’y avait pas l'eau
courante mais on aimait sa famille, son pays et Dieu – et la Bretagne aussi,
avec ses îles, ses navires. L’instituteur et le curé nous apprenaient à les
chanter ensemble. En somme, j’étais un petit Breton heureux dans la grande
France.
Puis vint la Seconde guerre mondiale. Le père est mort, la France était
blessée, des curés m’ont dégoûté de Dieu. C’est alors que j’ai découvert la
folie des hommes, Paris, l’université, l’Indochine, l’Assemblée nationale,
l’Algérie. J’eus une épouse et des filles. La vie s’offrait, tantôt
magnifique, tantôt désolante. Le petit Breton avait grandi, la France
rapetissé. Pour la relever, j’ai choisi le combat politique. »
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