Oui, ouvre moi

Un poème de Guy Perpère « Hymne » est publié pour la première fois à la une dans Les Lettres françaises n° 781 de juillet 59, faisant suite à l'envoi de ses textes à Aragon qui les a trouvés, selon les propres termes de sa répons« …merveilleux, absolument merveilleux » et qui en publiera une dizaine d'autres par la suite dans cet hebdomadaire dont il est le directeur. Puis trois ans de patience pour avoir l'honneur d'être édité par Guy Lévis Mano (GLM) qui publiera en 63 « Triptyque suivi de Question ouverte » et lui dira un jour : « Vous, vous êtes un cas. De tous les poètes que j'édite, vous êtes le seul à vous intéresser à ce que font les autres, car il faut bien reconnaître que les poètes s'intéressent surtout à ce qu'ils écrivent ». Mais le mérite est bien mince puisque l'empathie guide le poète et qu'écrire c'est, pour lui, partager, dialoguer, échanger avec les autres. Sa voie semblait donc toute tracée, mais la maladie et les aléas de la vie en ont décidé autrement et il n'a plus rien publié. Pour autant il n'a jamais cessé d'écrire par intermittence durant de brèves périodes où les circonstances et l'inspiration étaient au rendez-vous. A 87 ans, après un déménagement des environs de Paris vers la Bourgogne, il redécouvre ces textes voués à l'oubli, comme si c'était un autre qui les avait écrits et constate alors : je suis bien un poète, un vrai ! En fait il a toujours douté de ce qu'il écrivait, alors qu'il lui suffit de lire trois lignes pour savoir si le scripteur est un poète ou un faiseur de vers du dimanche