Librairie coiffard

L'Arbre vengeur

17,00
Conseillé par (Libraire)
6 avril 2020

Conseillé par Marie-Laure

J’ai passé deux jours avec les amis d’Emmanuel Bove. Quelle galerie de personnages ! Mais entre Lucie, la tenancière « à l’embonpoint d’un buveur de bière », le marinier suicidaire ou Blanche, la chanteuse aux « yeux morts », ce ne fût pas vraiment la fête chez moi. Cependant, leur tristesse n’est rien en comparaison avec Victor Bâton, le narrateur. Il occupe une sordide chambre dans une pension et tous ses voisins le détestent. Attendrissant mais un brin pathétique et parfois agaçant, il passe sa vie en quête d’amitié. Certains chercheront à l’aider mais Victor, par maladresse, fierté ou naïveté les fera reculer. A travers ce personnage, Emmanuel Bove nous parle de la solitude, la vraie… celle qui vous pèse, vous rend envieux et minable. Victor Bâton en est presque à mendier de l’affection. Et le terme « mendier » est très à propos puisque notre héros est persuadé que trouver un ami le fera sortir de la misère. Il faut savoir que Bove a lui-même grandi dans le besoin. Oui tout cela est affreusement triste mais je vous rassure, l’auteur a distillé quelques notes d’humour. Découvert par Colette, grand ami de Pierre Bost et modèle pour Beckett, Emmanuel Bove a pourtant sombré dans l’oubli pendant trente ans. Aujourd’hui, il est devenu indispensable dans nos librairies et bibliothèques.
« Un homme comme moi, qui ne travaille pas, qui ne veut pas travailler, sera toujours détesté.
J’étais, dans cette maison d’ouvrier, le fou, qu’au fond, tous auraient voulu être. J’étais celui qui se privait de viande, de cinéma, de laine, pour être libre. J’étais celui qui, sans le vouloir, rappelait chaque jour aux gens leur condition misérable.
On ne m’a pas pardonné d’être libre et de ne point redouter la misère. »

Conseillé par (Libraire)
6 avril 2020

Conseillé par Caroline

1949, Etats-Unis, une petite ville un peu perdue, qui compte quand même une affaire de meurtre jamais résolue. Cette affaire hante les habitants, autant que les guerres. Dans ce trou paumé, une bande de gosses se retrouve tous les jours dans une cabane au toit percé pour refaire le monde, pour décider d’inventer une fusée, pour s’amuser. Un quotidien banal. Jusqu’au jour où Moe, élève tyrannique de l’école, disparaît. Fugue, meurtre ? La police piétine. Les gamins décident alors d’enquêter. Mais ils ne se doutent pas qu’ils sont, eux aussi, observés…
Ne prévoyez pas de dormir, manger, penser à autre chose pendant votre lecture. Horriblement génial. Dès 15 ans.

Conseillé par (Libraire)
1 avril 2020

Conseillé par Coralie

Années 60 en Caroline du Nord. Kya grandit dans les marais entourant la petite ville de Barkley Cove. Seule et abandonnée tour à tour par ses frères et sa mère, elle grandira en partie à l'ombre de son père. Leurs passages en ville ne passent pas inaperçus, tout le monde les fuit. Ils sont les seuls à habiter le marais et ont mauvaise réputation.
Lorsque son père disparait à son tour, Kya va tenter de prendre sa vie en main. Peu à peu, son quotidien s'organise, elle pêche et vend ce qu'elle trouve à Jumping, un vieux Noir qui tient une pompe à essence dans la marina. Elle vit de dons, de farine de gruau et de ce que veut bien lui donner ce marais.
Dans ce quotidien morne et répétitif, Tate va être son sauveur. Il dépose sur une souche des plumes d'oiseaux pour sa collection et l'apprivoise.
Ce jeune homme va lui apprendre à lire. Dès lors, elle va se renseigner sur tout ce qui a trait à la vie du marais : arbres, piafs qu'elle aime tant, champignons, etc.
Elle observe tout, lit, retient et s'imprègne autrement de ce lieu qui l'abrite et la sauve.
Mais Tate, comme ses frères et ses parents, va partir à son tour.
A nouveau seule, abandonnée, déçue, elle continuera à explorer son marais, avec l'envie de ne plus jamais se laisser approcher, pour ne plus jamais être déçue.
Cependant, elle va se laisser séduire, apprivoiser par celui qui lui promet une vie différente. Mais un jour, l'irréparable se produit. Saura-t-elle s'en sortir malgré les a-priori des habitants de la ville, malgré son côté sauvage et solitaire ? Qui seront ses alliés dans ce grand chambardement ?

Delia Owens est une conteuse hors pair. Une voix qui fait ressentir la douceur au-delà des colères, une voix puissante et vraie.
"Là où chantent les écrevisses" n'est pas sans rappeler le très beau et inoubliable "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" d'Harper Lee, un roman d'apprentissage fort.

Thierry FUCHSLOCK, Jean-Louis SPISER

Pierre de Taillac éditions

24,90
Conseillé par (Libraire)
1 avril 2020

Conseillé par Quentin

Avec près de 200 000 morts dont 139 000 français, la guerre de 1870-1871 avec la Prusse a profondément marqué la France.
Jean-louis Spieser et Thierry Fuchslock nous proposent, après plusieurs années de travail, un livre qui regroupe plus de 250 lettres inédites de soldats prussiens.
Rappelons que cette guerre qui n'a duré que six mois est une des plus grosses défaites françaises. Elle est aussi synonyme de la chute de Napoléon III et de la naissance de la IIIème République.
Les deux passionnés d'Histoire ont choisi de nous raconter la guerre à travers la correspondance des prussiens sur le front : des simples soldats aux officiers plus ou moins gradés.
Ces lettres, dont certaines relèvent d'un vrai talent d'écriture et parfois même d'une poésie irréfutable, permettent de se rendre compte de l'état d'esprit de ses hommes loin de chez eux, à l'assaut d'une des plus grosses puissances de l'époque.
Des premiers contacts entre les deux armées au siège de Paris en passant par la bataille de Sedan, ce livre nous offre un témoignage unique de la guerre Franco-Prussienne de 1870-1871.

Pôle Nord, pôle Sud : voyages aux confins du monde

Pocket

8,00
Conseillé par (Libraire)
27 mars 2020

Conseillé par Coralie

Bernard Lugaz a voyagé à travers le monde. A 10 ans il rêvait d'aller sur la Lune. A défaut d'avoir accompli son rêve de gosse, il a marché sur la Terre.
Après un voyage au nord de la Norvège, il y a 25 ans, Bernard Lugaz rêve à nouveau de froid polaire, de glace et de découvertes. Grâce à une agence spécialisée, il va d'abord partir pour l'archipel de Svalbard, royaume des ours et des glaces. Ici, à cette période, le soleil ne se couche pas : il tourne en rond, revient, poursuit sa ronde.
Randonnées, ciel bas, cétacés, Bernard Lugaz reviendra de ce voyage fatigué, étonné, avec peut-être le goût étrange du voyage rêvé qui n'est pas celui que l'on avait imaginé.

Quelques mois plus tard, il a la chance de pouvoir partir avec une expédition en Antarctique : protocoles, respect strict des consignes, le voyage cette fois est bien différent. Il va approcher le Pôle, emmitouflé et fasciné par les paysages d'icebergs qui s'offrent à lui.

Récit de deux voyages du froid, deux voyages bien éloignés géographiquement l'un de l'autre, Bernard Lugaz nous raconte les similitudes, les différences, la chance de ces expéditions et le sentiment de se sentir si petit face à la nature qui nous entoure, à la planète qui décide.