Chef d'oeuvre posthume de Giono paru pour la première fois en 1978 chez Gallimard, "Le petit garçon qui avait envie d'espace" transporte grands et petits lecteurs au cœur même de l'imaginaire de l'enfance. Un fils et son père, seuls dans la campagne, se promènent à travers les haies (aujourd'hui disparues !) et les arbres. L'enfant, trop petit, ne voit pas l'horizon par delà les haies. Le ciel l'appelle, il veut grimper aux arbres. Mais père et fils ont peur de la réprimande de la mère. Oseront-ils braver l'interdit qui les emmènera vers la poésie et la douceur du rêve ? A découvrir dès 7 ans (bon lecteur).

Eden Springs, c'était un parc d'attraction en 1903 aux Etats-Unis. Des attractions particulières. Des attractions du dimanche. Eden Springs, c'était le lieu où se retrouvaient ceux qui voulaient que Dieu les sauve du jugement dernier. Car ainsi l'avait prédit Benjamin Purnell. Leur corps survivrait à leur mort. Mais alors, ce corps, dans ce cercueil, ne vient il pas déranger tout cela ? Et les jeunes filles qui entourent Benjamin, sont elles vraiment en sécurité ? Kasischke revisite avec sa langue acérée comme une lame et son talent habituel sur cette page peu connue de l'histoire de la côte est des Etats-Unis. Du roman noir à l'état pur.

Etre en migrance ; en errance. En fuite. Kouamé, 19 ans, nous livre le récit de ses années d'adolescence passés à fuir son pays suite au meurtre de ses parents, sous ses yeux, quand il avait 14 ans. Aujourd'hui, Kouamé vit à Toulouse. Il a traversé une grande partie de l'Afrique et est passé par l'Espagne et veut aujourd'hui vivre vraiment sa nouvelle vie. Un témoignage coup de poing qui nous sort de nos canapés et nous oblige à voir en face une réalité qui nous paraît parfois bien loin, et qui est pourtant juste là.

Comment passe-t-on de la folie guerrière à la folie meurtrière ? David Diop dessine avec Frère d'âme une plongée crue dans les abîmes de l'âme du poilu de 14-18. Celui-là était tirailleur sénégalais. Mais les "toubabs" blancs étaient-ils plus humains ?

Et dedans, un éternel enfant. Qui vivait là pendant longtemps.
Aujourd'hui, celui qui a fait rêver des milliers d'enfants à travers ses albums jeunesse mondialement renommés, n'est plus. Autour de lui, un vide, pour ceux qui l'entouraient. Son assistante, Tomasina. La conservatrice du musée qui pensait à tort ou à raison récupérer pour son musée les toiles originales de l'auteur à succès.
Et cet acteur, tellement plus hollywoodien qu'élite de la côte Est, mais qui devra pourtant jouer le rôle de "l'Homme", de Morty Lear, au cinéma, car il en avait décidé ainsi avant de mourir.
Comment gérer l'absence, comment survivre à la mort d'un grand homme ? Qui était-il vraiment et d'où lui venait l'inspiration, si ce n'est du traumatisme subi dans l'enfance... Quel avenir est promis à son héritage moral et spirituel, si tant est qu'il soit enfin compris pour ce qu'il était vraiment ?
Dans le décor peu commun d'une Amérique intellectuelle et artistique, les questions virevoltent entre des êtres aux contours précis et aux traits marqués. Des êtres que l'on ne veut pas quitter, à la fin du roman, tellement la vérité avec laquelle Julia Glass les a dépeint nous les a rendus réels et a fait d'eux nos alter ego.
A lire doucement, longtemps, mais sans plus attendre.