Lise H.

Conseillé par (Libraire)
10 juin 2013

Fascinante discussion entre un homme et l’enfant qu’il fut

Un homme revient en lui-même, tel qu’il était cinquante ans plus tôt. Il prend la plume pour faire coïncider ses mots avec les émotions du garçon réservé qui passait ses vacances à l’ombre du parasol, en compagnie de sa mère. Sur l’île, il côtoie les pêcheurs, nage, fait des mots croisés. Mais il n’espère qu’une chose, quitter ce corps d’enfant, cette coquille qui le retient. Ce qui lui en fournit l’occasion est presque banal : la préférence que lui accorde une fille et la jalousie de trois autres garçons. Des blessures jaillira l’expérience et enfin il comprendra l’essence de certains mots, dont l’amour. Cependant, s’il espère ce changement, il en méconnait les conséquences que le narrateur adulte laisse affleurer dans le récit : perte, victoire ou désillusion collective. En entrant dans l’âge des luttes c’est l’Eden que l’on quitte. Ceci a peut-être été souvent écrit mais quand De Luca use de ses métaphores scintillantes cela a un goût d’éternité.

19,00
Conseillé par (Libraire)
28 septembre 2012

Tourne, tourne la ronde...
Comment aurait-il pu se douter l'illustre mais méconnu, Yersin, le découvreur du bacille de la peste, que Patrick Deville l'y placerait en son centre. L'auteur se charge amicalement mais sûrement grâce à une machinerie à la Lola Montés de retracer au fil des grands évènements de l'Histoire, les épisodes d'une vie. Aventureuse car Yersin n'est pas homme de laboratoire. Solitaire car il se méfie de la folie humaine (passion amoureuse ou politique), n' appartenant qu'à une seule fratrie, celle des "fils" de Pasteur. Il était un de ces hommes aux semelles de vent, jamais à court d'idées ; fuyant les mondanités, il arpente le globe et troque avec aisance la blouse du chercheur contre l'uniforme du médecin de marine et les éprouvettes pour l'outillage agricole. Jusqu'à son dernier souffle, son insatiable curiosité aime à résoudre toutes sortes de problèmes, qu'il soit de l'ordre d'une épidémie, ou ne touche qu'un poulailler ; celui de son petit royaume de Nha Trang (Indochine) où il mène ses expériences. Son nom y résonne encore et depuis "Peste et Choléra" dans l'esprit des lecteurs dont les yeux d'enfant imaginent aisément les gravures en regard d'un bel album illustré où passerait
dans une chambre du Lutetia, sur un cargo en mer de Chine ou au coeur de la jungle indochinoise, l'humble silhouette de Yersin.

scènes de la vie diplomatique

Robert Laffont

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

Affaires urgentes

Au service de la Couronne dans les Balkans au milieu du siècle dernier, Laurence Durrell n’est pas sorti indemne de son séjour. L’aiguillon de l’ennui et, le fait est reconnu, de la boisson locale pousse les exilés à commettre le pire. Durrell dynamite ses souvenirs dans un feu d’artifice burlesque, où les festivités se soldent immanquablement par des catastrophes mémorables. Le style, les scènes, tout est recréation. Ce qui rend inoubliables ces chroniques des splendeurs et misères de la vie diplomatique.

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

Courir

Emile avait horreur du sport ; il sera le fleuron de tout un pays, de tout un parti. Ce conte tchèqueavec des usines, des cross, des militaires et des procèsEchenoz le chronique à un trot pressé : celui du discipliné, de l'indiscipliné Emil Zatopek.

Éditions de L'Olivier

15,20
Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

Rouler

Difficile de lâcher prise, de prendre sa voiture et suivre un trajet sans heurts jusqu'au but que l'on s'est choisit, pour la sonorité du mot, en l'occurrence une ville. Puisqu'il faut bien emprunter des chemins et des routes où d'autres circulent aussi. Et manger et dormir. Le héros est d'autant plus attachant que les embûches sont savoureuses. Un des meilleurs romans de la rentrée, irrésistible pour ce soupçon d'inquiétude.